Emphase

Parlons des médias en phase de création

Comment un jeune média crée-t-il sa place dans le paysage médiatique ? C’est la question qui a portée Emphase mon mémoire de 3e année, de journalisme. Elle m’a amenée à rencontrer des rédacteurs en chefs, directeurs de publications et journalistes, des podcasteuses et des rédacteurs web.

Emphase s’est construit en deux phases. la première est une série de « portraits » des médias que j’ai découverts. La seconde est une analyse comparée de leurs modèles économiques, leurs promesses éditoriales et de leurs formats.

Antoine Desvoivre

Édito

À la rencontre des médias cités dans l’enquête Emphases, certaines tendances se dégagent. Parmi les médias étudiés, on retrouve des newsletters gratuites financées par les dons ou des activités annexes comme Bulletin et l’Arrière-cour, des pureplayers, financés par la pub comme If., des revues papier vendues à l’unité et par abonnement, comme Chute !  et La Grenouille à Grande Bouche et un média réseaux sociaux financés par une activité d’agence. 

La newsletter, dans son format simple et sa relation directe avec le lecteur sont particulièrement associés avec la notion de nano-média. Une équipe réduite génère un contenu à moindre coût et avec une faible intensité. Dans ce cas, la capacité de production limitée de la formule n’est pas un inconvénient, car le format très intrusif de la newsletter reçue directement sur la boîte mail du lecteur ne se prête pas à la diffusion intensive, au risque de surcharger l’audience et de la repousser. 

La revue imprimée engendre d’importants coûts de production, d’impression et de distribution. Elle nécessite l’implication d’un grand nombre d’acteurs à chaque étape de sa production. Mais la presse papier, malgré les difficultés qu’elle rencontre, reste un objet de consommation tangible. Une part du lectorat reste réticente à prendre un énième abonnement à un média en ligne, un problème que même les offre de bouquet de presse en ligne comme SFR presse, ePresse ou Pressmium ne parvient pas à endiguer. Il reste en revanche un public pour de la presse print de qualité dont le travail investi et perceptible justifie le prix d’achat.

Le duo média et agence, possède, lui, un fort avantage compétitif dans un environnement où les annonceurs cherchent de plus en plus à établir une communication de qualité auprès d’une audience présente, sur de nombreuses plateformes dont les codes changent et se redéfinissent perpétuellement. Une agence qui sait montrer son efficacité au travers d’un média vitrine, dynamique et performant, attire les entreprises qui cherchent à atteindre une nouvelle audience. 

En comparant ces différents formats de la presse émergente, il apparaît qu’une vue n’a pas le même prix partout. Ce qui fait le succès d’un média, c’est la capacité de ses dirigeants à monétiser leur audience.